• Stage d'alpinisme doré

    Et nous voilà parties pour notre stage alpi estival, direction Chamonix. La météo annonce un temps GFHMien : pluie mercredi, vendredi et dimanche pluie… mais rien n’arrête un groupe de filles super motivées !

     

    Mardi 28 aout :

    Les retrouvailles se font à l'UCPA de Chamonix. Le premier "topo" de la soirée avec notre guide Victor Estrangin confirme que les conditions en montagne ne sont pas optimales vu les grosses chaleurs de ces derniers mois. Les éboulements sont fréquents même dans les faces Nord. D'après Michel Piola, grand connaisseur du massif il faudra "être prudent". 

    Mercredi 29 aout :

    Comme annoncé, la météo n'est pas à nos côtés. Le programme du mercredi qui était d'aller faire des longues voies au Brévent (Frison Roche et Ex-libris) n'est plus envisageable, la pluie tombe à flot sur Chamonix. Nous partons donc directement au refuge Albert 1er en croisant les doigts pour que le temps s'améliore.

    Stage d'alpinisme doré

    Finalement, celui-ci se dégrade, le brouillard vient se rajouter. Nous profitons de ce moment à l'intérieur pour revoir la préparation de course : choix d'itinéraire, azimut (c'est les courbes bleues qui indiquent le nord ? ... euh non celle-ci c'est les lignes GPS !!) et révision de nœuds. La journée n'aura pas été perdue, ces révisions nous ont fait du bien !!

    Jeudi 30 aout :

    Levés 3h50, petit déjeuner à 4h et nous voilà partis sur le glacier du Tour. On met en application les révisions d'hier. Encordement long pour le risque de chute en crevasse, ça monte raide on raccourcit la distance de corde, l'apprentissage rentre petit à petit ! Victor est là pour nous donner deux trois éléments techniques supplémentaires.

    Arrivés au col supérieur du Tour, nous déposons nos sacs afin d'être plus légères pour l'Aiguille Purtscheller. Nous attaquons notre course par le passage de la rimaye, petit passage où il nous faut être vigilante. Nous rejoignons ensuite une belle brèche visible. C'est le moment de changer de chaussures : glaglagla...les chaussons d'escalade à 3400 mètres ça donne pas bien envie !

    Stage d'alpinisme doré

    La première longueur en 4c/5a nous met dans l'ambiance, ça grimpe et l'onglée aux mains ne nous aide pas ! Les deux longueurs suivantes s'enchaînent sans encombres. La quatrième longueur quand à elle nous donne un peu plus de fil à retorde. Au niveau cotation, rien de bien méchant, 4c/5a mais à l'ancienne ! Il nous faut donc remonter une cheminée avec de gros feuillets jaunes en essayant de monter sur le fil de l'arête. Puis il faut passer un gros bloc, les techniques de grimpe pour ce passage sont très différentes selon les personnes : à la mode bourrins/force et honneur pour certaines alors que d'autres optent pour un passage en mode verre de terre avec coinçage de sac !

    Stage d'alpinisme doré

    Plus que deux ou trois longueurs (selon si on se trompe d'itinéraire ou non !) et nous sommes au bout de l'arête, la vue est magnifique: le plateau du Trient avec les aiguilles Dorées, le Chardonnet, l'Aiguille d'Argentière et ... ça n'en finit plus le Grand Combin, le Cervin ... que du bonheur !

    Il faut maintenant aller à notre nouvelle cabane: destination le bivouac de l'"Envers des dorées". Nous traversons le glacier du Trient, puis descendons dans une moraine et enfin nous arrivons à notre petit coin de paradis ! 

    Stage d'alpinisme doré

    Vendredi 31 juillet :

    Le soleil se lève en même temps que nous au bivouac. L'ambiance est idéale pour aller découvrir les grandes voies du promontoire sud de l'Aiguille sans Nom. Nous partons rejoindre le pied des voies sans nous presser en espérant que le rocher soit chaud pour démarrer. Arrivé au pied des voies après quelques détours et questionnements, la face a l'air superbe. Nous nous séparons dans deux voies ;

    • Dorées les balades pour Charlotte, Bégo, Pauline Ca., Élise et Victor

    Fissures ! Les gants en strap sont bien appréciés dès la 1er longueur. Le 6a de la 2ème longueur est sacrément délicat, Élise fait cette longueur en tête avec un mental d'acier. Charlotte et Pauline prennent de l'expérience en faisant les longueurs en 5c en tête. Bego dans son milieu grimpe à toute vitesse, heureusement qu'elle est accrochée à une corde sinon on l'aurait perdue ! Le rocher est top, on touche à tout (fissure, dülfer, dalle,...).

    La descente s'est fait avec quelques émotions, la corde se coince au 3éme rappel, on tire un peu et ba badabouuummmm ahhhhhaaaaaaaaaaaaahhhhhh un gros caillou tombe sur le sac de Charlotte, et un autre sur la cuisse de Pauline. Beaucoup de peur mais au final pas de gros bobos, juste un bel hématome.  

    • Retour en Afrique pour Émilie, Anaïs, Perrine, Pauline Ch. et Julien :

    ça grimpe dès la 2ème longueur, quand on préfère un pas de 6b/c protégée par un spit à un pas expo de 6a ! On est vite dans le bain mais Émilie arrive tout sourire au soleil et au relais. Après une section plus facile on retrouve des grandes longueurs en dièdre et fissure idéales pour placer des protections. Un pas de 7a/A0 nous fait faire un "réta piton" (définition de Pauline : comment se redresser avec un pied sur le piton auquel on est en train de tirer avec les mains). Ah les filles, et l'éthique nous dirait Bégo, alors que Victor nous suggèrerait un stage d'artif...

    Perrine fera ensuite la plus belle longueur en TA de sa vie qu'Anaïs s'empressera d'enchainer à son tour. La voie se termine par une dalle tout en finesse qui contraste avec le reste plutôt physique. Inutile de préciser que Julien se permet d'enchainer toutes les longueurs en second tout en portant le sac de chaque cordée alternativement. Mais il parait qu'il est fort grimpeur... Une corde de rappel coincée et un mousqueton synonyme de but nous incitent à rester vigilant dans les rappels.

     

    Stage d'alpinisme doré

    Nous revoilà les 2 pieds sur terre, après une belle journée de grimpe. Que demander de plus ? C'est vrai qu'à l'origine nous projetions d'aller dans les voies mythiques de l'Aiguille de la Varappe mais finalement tout était réuni ici pour se régaler sans se stresser.

    Info topo : pour atteindre le pied des voies après la fonte des névés, contourner tout en bas l'arrête sud de l'Aiguille sans Nom (cairns invisibles du refuge). Risque de se jeter des pierres dessus dans les couloirs qui descendent plus haut. Les topos sont au bivouac, mais de nouvelles voies ont été équipées depuis entre L'envers du menhir et Retour en Afrique.

    Quant aux discussions de la soirée au bivouac, rien ne filtrera... mais la bonne humeur, les bières et le vin les ont rendues plus qu'animées !

    Samedi 1er août :

    Une journée de transition entre le bivouac des Dorées et le refuge de Trient. Nous avons réussi à sortir pendant LE rayon de soleil de la matinée pour remonter au col du Roc des Plines et traverser le glacier de Tirent jusqu'à la cabane. Nous nous attendions à trouver une ambiance de fête nationale, mais le mauvais temps semble avoir dissuadé les suisses de monter.

    Que faire pour s'occuper par mauvais temps...? Pique niquer, faire la sieste, lire et on vous le donne en mille : réviser des manips de corde. C'est parti pour une démonstration de Victor : petit balancier, mouflage simple, double, mariner, grand balancier, nœud de mule, utilisation des auto-bloquants et j'en passe. La pluie et la neige qui tombent nous ont malheureusement dissuadées d'aller les tester dehors en situation.

    Anaïs et Charlotte dénichent un puzzle de 2000 pièces et 2 millions de détails pour ne pas s'ennuyer de l'après midi... L'image : une dizaines de terrains de tennis et une trentaines de bonhommes farfelus qui jouent. Tout le monde s'y mettra un peu (même Julien) avec plus ou moins de réussite :

    Elise : Eh les filles j'ai un morceau avec une raquette ! Réponse : normal y a 30 mecs qui jouent au tennis sur le dessin...

    Stage d'alpinisme doré

    Nous serons seulement interrompues par le repas du soir. Mais quelle plaisir de manger de la salade verte. Le luxe de la demi pension a du bon après deux soirs de pâtes et semoule...

    Dimanche 2 août :

    On hésitait à y croire la veille mais le ciel s'est entièrement dégagé dans la nuit et pas une trace de neige sur les rochers. Encore une belle journée d'escalade en perspective.

    •  Charlotte, Anaïs, Pauline Ca. et Victor partent dans l'Arête du Rabot ...

    Comme son nom l'indique c'est une arête, c'est sympa mais après le rocher du promontoire sud de l'Aiguille sans Nom on devient difficile. Seulement 2 longueurs qui grimpent vraiment, le reste est plutôt rando/escalade. La vue reste belle, on entend toute la journée les caillasses tomber des aiguilles du Portalet (le permafrost a pris un sacré coup avec la canicule). Anaïs fais tout en tête, avec Victor comme second. Charlotte et Pauline grimpent en réversible.

    • Bégo, Émilie, Perrine, Pauline Ch., Élise et Julien se lancent dans Le Génépi et Orny plage

    Mais dès là 1ère longueur on commence à douter : rien ne coïncide avec le topo et pas de relais. Julien notre joker, va faire un tour un peu plus haut, pas bien mieux... C'est parti pour une réchap : à pied dans un couloir ou en rappel sur un gros bloc. Nous revoilà en bas. Finalement Émilie, Perrine, Élise et Julien s'engagent dans Solaire Système avec 4 longueurs à protéger. Bégo et Pauline vont se casser les dents dans le Cri dans la nuit tout équipé mais avec des pas un peu retord : un pas morpho dans la première longueur, une dalle tout en finesse ensuite pour terminer dans un léger dévers très aérien. C'est beau mais ça manque de fréquentation, les prises sont cassantes, ça croustille sous les pieds et c'est dur d'être serein en tête !

     

    Stage d'alpinisme doré

    Le retour à pied jusqu'à la station de Champex nous parait très très looong. La suite se fera à pied pour certaines en télésiège pour d'autres. Nous retrouvons la navette qui nous ramène à nos voitures au Tour. Retour à la civilisation à Chamonix devant une belle assiette de frites pour faire le points sur ces 5 jours.

    Stage d'alpinisme doré

    Bilan :

    • des nouveaux nœuds, manips, techniques de progression dans notre bagage
    • des discussions ouvertes pour apprendre à choisir les itinéraires et prendre des décisions en cours de route
    • des idées de belles courses à faire lorsque que nous reviendrons
    • des suggestions pour les prochains stages
    • une ambiance toujours excellente dans le groupe
    • un peu de fatigue ;-)

    Ce stage aura aussi donné envie à Anaïs de mettre les chaussons plus souvent, à Bégo de faire des puzzles quand il pleut dehors, à Charlotte de progresser en escalade, à Élise de filmer les meilleurs moments, à Émilie de revenir grimper à l'aiguille de la Varappe, à Pauline Ca de grimper en fissure, à Pauline Ch de sortir plus souvent des Écrins et à Perrine de mettre les crampons plus souvent !


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