Une sortie en Tarentaise avec Seb Escande et Maxime Fiorani. Un combiné de ski de rando et d'Alpi pour faire le tour horaire du Sommet de Bellecôte, proche de La Plagne.

Il était une fois, en lointaine Tarentaise, six jeunes Damoiselles que le sort avait réuni pour un nouvel épisode héroïque.

Ayant ouï dire que le Chevalier Sébastien, et son comparse Maxime avaient, comme elles, le goût de l’aventure, elles les sollicitèrent pour explorer les arêtes neigeuses du sommet de Bellecote/Pichères.

Bien mal leur en a pris, elles furent servies !

Dès le premier soir, les chevaliers Séb et Max voulurent faire bonne impression. N’ayant trouvé d’Auberge pour festoyer, ils redoublèrent d’ingéniosité pour les épater. L’un arborant un carrosse rutilant et nacré, l’autre s’agitant autour du feu pour faire rôtir quelques faisans… euh saucisses. Le combat musclé du Chevalier Séb luttant contre un canard sournois qui voulait s’approprier les bières mises au frais dans sa mare, finit d’impressionner ces Dames.

Ces marques d’attention, quoique très appréciées, ne suffirent pas à convaincre les jeunes filles. En effet, l’un deux oublia la moutarde, tandis que l’autre les laissa dormir dans leur tente au lieu du carrosse !! Les damoiselles, fort déconcertées, les mirent alors au défi d’affronter les arrêtes neigeuses dès le lendemain. Ou plutôt, dès les prochaines heures, puisque le réveil fut fixé à 2H45, alors que la flambée ne s’éteignait qu’à 23H00.

On ripailla peu ce matin-là. Trop tôt levées, le sanglier farci leur restait encore sur l’estomac. Mais elles firent fi de leur fatigue, car elles n’en étaient pas à leur première nuit abrégée pour cause de folle odyssée.

La montée en ski, bien que nocturne, fut très joyeuse, Emilie chevauchait de nouveaux skis. Vifs, légers. Elle galopait, fringante !! Malheureusement, il fallut bientôt porter sa monture sur son dos afin d’affronter la pente à main nue ! Les pieds glissaient, la neige n’avait pas de consistance, le chevalier Séb culbuta! Les damoiselles avançaient vaillamment, leurs mains s’écorchaient sur les arêtes de rocher !!!! Non…là… j’exagère, car elles étaient finement gantées, ces coquettes !!

Mais, alors qu’elles avaient presque dompté la croupe neigeuse, à califourchon sur son dos, le groupe aperçut une horrible corniche dans le lointain. Hideuse, dégoulinante et menaçante !! Là, le destin des deux chevaliers faillit se séparer. L’un d’eux se lançant corps et âme sous la corniche, voulant tout de même l’esquiver par la droite. L’autre voulant la contourner plus prudemment par des pentes éloignées. Les jeunes femmes, ne sachant à quel saint se vouer, tergiversèrent longuement. On finit par couper les pentes pour s’en éloigner.

Là ne s’arrêtèrent pas les péripéties : certaines essayaient de terrasser le dragon mâle  des montagnes, tandis que d’autres menaient un duel sans pitié avec le rocher délité et la neige de consistance douteuse. Il y eu bien un chevalier servant qui proposa de porter quelque paire de ski…quelle bravoure ! D’autres grands seigneurs, qu’on n’aperçut point ce jour-là, avaient bâché un glacier au dessus de la Plagne !!! Surement dans le but de protéger quelques princesses éperdues, de la gueule des chimères-crevasses !

Le groupe continuait de progresser par mont et par vaux… et c’est peut dire, on avoisinait bientôt les 2100m cumulés ! Lorsque, soudain, ils se trouvèrent au bord d’un précipice infranchissable. Les 2 chevaliers, ne voulant laisser transparaitre leur désarroi face aux jeunes femmes, partirent d’un air déterminé…l’un à gauche…l’autre à droite !! Restées en plan, les damoiselles commencèrent à converser

« -Encore une histoire sans fin ! pesta l’une

-J’ai déjà lu des aventures similaires dans un conte, dit une autre

-N’est-ce pas dans « épopées en Mercantour » ? interrogea l’autre

-Je vois que nous avons les mêmes références !!! conclue une dernière »

Mais déjà les deux chevaliers s’étaient rejoint. Là ils commencèrent un combat de titan. Chacun rentrait ses skis dans le « monstre pente » afin de lui faire vomir ses tripes blanches. Alors se déversait en aval des vagues de neige lourde. Rien ne résistait à leurs assauts. La neige mourrait lentement vers le bas, puis s’arrêtait, anéantie, immobile, comme morte. Alors les damoiselles, suivaient en skiant sur la pente redevenue lisse et moelleuse. Elles poussaient des « yihaaa !! » ou des « keskonfoulà !!? »  ou encore « ons’tire ons’tire !!!»  Et plein d’autres formules toutes plus enthousiastes les unes que les autres !

Déjà, dans la vallée, le carrosse nacré du chevalier Max scintillait au soleil. On entendait presque piaffer les bières dans le frigo…

Mais entre cette calèche salvatrice et nos jeunes femmes éperdues se dressait encore bien des épreuves : un champ de boules de neige, une coulée jonchée de pierres, une rivière bouillonnante, … et…un champ de pissenlits.

Le champ de boules fut ingénieusement franchit par le chevalier Max. Il prit le danger par le coté, et cette ruse vicieuse eut raison de l’obstacle. Le chevalier Séb entraina toute la troupe dans une autre stratégie « de face ». Technique jugée « géééniaaale !! » dans les premiers 100mètres, puis « putaindgalère !! » arrivé au fond du canyon lorsque les boules commencèrent à prendre la taille de brouettes. Là, les jeunes filles relevèrent  jupons et spatules, car passé une certaine heure, qu’on soit princesse ou paysanne, on ne fait plus de chichi, on rentre à l’écurie !

Moralité :

Vous qui êtes jeunes et insouciantes. Joyeuses et incrédules. Prenant la montagne pour un doux terrain de jeu lisse et immaculé. Méfiez-vous des chaleurs qui y règnent, rendant les corniches hostiles, les rochers instables, et la neige puissante. Car nul chevalier, aussi doué qu’il soit, ne peut rien lutter contre de telles forces. A moins d’avoir quelques ruses, ou beaucoup d’expérience…

Elise, pour le GFHM

Merci Maxime pour ces magnifiques photos!